Sainte Rufine


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Article N°28986

Sainte Rufine


Sous la Croix de Sainte Rufine
(Texte poétique de vie ,ALPA DU KOSMOS)


Je me tiens face au Père kosmique,
sous la croix de Sainte Rufine.
Je suis mort, et réincarné.
Seul, je pleure en silence.
Le monde, pour moi, est un labyrinthe.
J’ai arpenté les montagnes des jours durant,
épuisé, accablé.
Sous un porche, à l’abri de la pluie, je m’agenouille.
Dans ma prière, la sagesse chuchote,
comme un serpent lové : Ommmmmm…
Des images d’univers multiples me traversent,
chacune plus folle que la précédente.
Des montagnes de désirs,
des monts de dégoûts.
Né en ville,
Rose, c’était mon surnom.
Errant, spectre de moi-même,
je vous observe de loin,
apercevant les peurs multiples
qui habitent ce monde.
Je suis à l’arrière d’un rafting.
Devant moi, douze hommes de l’armée française,
commandos aux bérets verts.
La Nive nous porte,
serpentant au pied des majestueuses Pyrénées.
Nous formons un convoi.
Les cinq raftings dévalent la rivière.
Cinquante hommes s’élancent,
riant, criant, s’entrechoquant.
La vie rugit, éclabousse, respire.
À l’arrière du rafting  je recueille les pagaies,
je les cale sous le boudin.
Devant moi, des corps se heurtent,
violents et vivants,
et je souris : c’est l’humanité, brute et entière.
Je suis le Raft de Punk,
le KoSmOs est loin,
je suis jeune, au cœur des Pyrénées,
porté par l’eau et par la joie.
Didou, le kayakiste,
rit aux éclats  ,osmose parfaite avec la rivière.
Quel moment extatique !
Tellement d’hommes sur le bateau
qu’il repose sur les cailloux,
ces cailloux voyageurs que j’aime tant.
Je me souviens des enfants basques,
chantant à tue-tête,
leurs voix s’unissant au tumulte de l’eau.
Des éclats de rire,
des gouttes froides,
de la vie, tout simplement.
Sainte Rufine…
Je revois Lourdes, ma grand-mère,
le Vatican, Di Falco,
et les livres de Frazer,  la magie,
les mystères, les tabous,
les rois qui ne touchent pas le sol.
Je suis là, 21 ans,
sous un porche, vide et plein,
les poches vides, les sacs pleins :
feuilles de hêtre, cosses, cailloux, mousse, lichen.
Tout l’univers tient dans mes mains.
Je parle au Ciel.
Je lui demande lumière et guidance.
Je lui demande de m’aider à marcher parmi les hommes,
à trouver ma place,
à aimer la vie malgré ses vertiges.
Et le Ciel m’écoute.
Il m’a offert un signe,
une présence, un éclat.
Quelque chose, ou quelqu’un,
venu réveiller en moi le souffle ancien,
le feu du vivant.
Trente ans ont passé depuis que j’ai respiré la mort,
depuis le gaz, la réanimation,
les électrochocs, le feu rouge, le feu vert,
les souvenirs revenus,
l’enfance retrouvée au détour d’un battement de cœur.
Depuis, je marche.
Je regarde les hommes, les montagnes, les rivières,
et je remercie le ciel,
car il m’a permis de voir la beauté dans la douleur,
et la lumière dans la chute.
Je suis ALPA, voyageur de l’eau, de la chair et du souffle.
Ressuscité et vivant.
Un homme qui se souvient
que la vie ne tient qu’à un battement.

À la Vie,
à la Rivière qui m’a porté,
au Souffle qui m’a relevé,
et au Ciel,
qui m’a entendu.

Arnaud
L
P
A
Du KoSmOs

LoOpS

313

Arno Leris

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